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Le nourrissement  de janvier.

 

 Nos abeilles vont elles survivre à l’hiver ?

 Au diable  « les  convulsions de l’inquiétude, ou la léthargie de l’ennui » !  (Micromégas, Zadig, Candide  (1759), Voltaire). Sans être dupe pour autant car 2009 a déjà son lot de turpitudes potentielles pour l’apiculture, rien de tel que le bouillonnement du sucre dans la bassine et l’espoir de contenter les abeilles avec un candi pour commencer une optimiste année apicole.

 Bien qu’en fait les abeilles ont commencé l’ année apicole bien avant, dès l’automne, il faut bien  recourir à ce nourissement  au cours des années de froid vif ou sur des colonies faibles pour garder les populations en vie. Et aussi pour économiser les provisions qui restent car elles serviront à la nourriture et à la production de chaleur pour le premier couvain avant les premières récoltes de nectar.

La recette issue de la page 125 de  « La Route du Miel » de Raoul Alphandéry est facile à réaliser : eau, sucre cristallisé blanc, miel, acide tartrique, fin de cuisson à 130°c, en adaptant les quantités .   

 

                         

Il ne faut pas oublier l’acide tartrique, adjuvant important pour acidifier le bouillon, accélérant ainsi  la réaction d’ inversion qui transforme le sucre (saccharose) en sucres simples ( glucose et fructose ) assimilables par les abeilles. Elles arriveraient petit à petit à l’assimiler sans cette transformation mais au prix de beaucoup d’efforts et d’énergie (il faut quatre fois plus d'enzymes dans l'intestin des abeilles pour que s'opère la réaction d'inversion du saccharose à pH 7 qu'à pH 4,5 -Belin, ANERCEA 1993-). Ce qui irait à l’encontre de l’effet escompté pour ce nourrissement hivernal.      

     Pour surveiller la consommation du candi ( et doutant  de la qualité, voire de l’innocuité, de certains plastiques employés à chaud)  je coule le candi chaud dans des bocaux en verre de volumes divers, ce qui permet d’adapter les quantités  aux besoins de chaque colonie. -  Les bocaux  doivent bien sûr être proportionnés à la hauteur intérieure du  toit des  ruches 

 

. Ils sont couverts chacun d’un papier de type cuisson, troué, et  placés à l’envers sur l’orifice  du couvre cadre . Le papier de cuisson évite les coulures et les éventuels suintements  extérieurs attractifs pour les gourmands de toutes espèces, et permet aussi de laisser propre le couvre cadre lors de l’enlèvement (bien qu’en général tout le candi est soigneusement consommé).  Il est préférable d’ envelopper  chaque pot  d’un matériau isolant du froid pour éviter la condensation à l’intérieur quand le candi est à demi consommé, car l’air ambiant plus chaud de la ruche entraîne une condensation toujours à éviter en hiver.

 La température de  cuisson à 130°C ne dure que quelques minutes mais permet d’assurer la destruction de pas mal de microorganismes. les spores de loques sont cependant  très résistantes (12 à 15 minutes à 100°C pour des spores en suspension dans l'eau ).

Ne pas attendre pour démouler (à 60°c c’est un peu  tard) sinon çà colle !  Le candi doit être souple : l'ongle doit  le  marquer.

La photo suivante date du 16 janvier 2009 : une rentrée de pollen (noisetier ).

 

                                                 

 

Ph. Foreix                                                                 
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