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Le travail au rucher école

 

Le rucher école : élevage des reines

 

Une  ruche quasiment autonome  au fond du jardin, croulant sous  3 ou 4 hausses lourdement gorgées d’un riche  miel toutes fleurs  devient une image jaunie des anciens ruchers de nos aïeuls !… La fécondité des reines semble maintenant fragilisée, aussi pour pallier les effondrements de colonies et autres soucis plus ou moins latents l’apiculteur anticipe en élevant  des reines.

Aussi,  la méthode de production de reines est à l’ordre du jour des séances du rucher école.

les journées de printemps ont vu, en 2007, l’installation sur place de la ruche éleveuse à 2 compartiments séparés par une grille à reine. Depuis,  les séances entraînent  l’affairement autour des cadres sélectionnés dans les meilleures ruches pour servir de base aux prélèvements de larves.  Un affairement néanmoins retenu, le calme et le geste précis sont de rigueur pour maintenir le cadre et aller prélever chacune des très petites larves baignant dans la gelée royale au fond de chaque cellule. Cette très jeune larve  doit avoir moins de 24 heures après les 3 jours que dure le développement de l’œuf après la ponte.

 - Pour les renseignements techniques voir notamment le livre de Gilles FERT «  L’élevage des reines » -.

Il fallut ajuster les lunettes et chausser la loupe frontale.  Chacun a testé le « picking » adéquat pour prélever et transférer le plus rapidement et précautionneusement possible cette fragile particule de vie dans chaque cupule préfabriquée (fabrication  maison  ou achetée en magasin apicole)et également additionnée de quelques gouttes de la fameuse gelée comme dans les cellules naturelles

 

 Au bout des 11 jours après ce greffage la récolte des cellules présente plus ou moins de réussite, mais c’est bien connu avec les  abeilles on se pique au jeu et ces journées en rucher école n’ont  pas failli à leur  vocation de  susciter des moments de passion et d’ entraide.

 

La photo montre deux cellules : celle dont l’opercule est bien découpé et relevé (comme une boîte de conserve !) témoigne d’une sortie à priori sans encombre de la reine. La seconde cellule bien qu’abîmée montre une ouverture déchiquetée, signe d’une attaque destructrice par une  reine plus précoce, la première née éliminant à coups d’aiguillon (il est lisse, non équipé d’ardillons comme celui des ouvrières) ses concurrentes potentielles .

les jeunes reines issues de l’élevage sont placées avec une poignée d’abeilles(on pourrait aussi placer dans chacune d’elles une cellule avant éclosion de la reine) dans des petites                   

ruchettes à 5 cadrons  ) qui constituent  des petites colonies de fécondation ou « nuclei » L’ensemble de ces nuclei servira de pépinière  de  jeunes reines, fécondées, qui pourront être utilisées pour remérer les  ruches déficientes ou pour créer des ruchettes (sur 5 ou 6 cadres) pour  l’année suivante.

Un bardage isolant en polystyrène  permet de préserver ces jeunes colonies des rudesses de la vie hivernale  et d’améliorer le taux de survie.

De la larve au nuclei une étape est franchie pour  la création  d’une colonie mais la suite du programme est bien chargée et  périlleuse pour arriver à la ruche prospère  et généreuse qui s’épanouit dans le rucher !…

Ph. Foreix

Elevage des reines